ACUPUNCTURE ET LONGEVITE

Longévité : Les troubles métaboliques (1)

acupuncture et troubles metaboliques à Paris par le dr Nguyen

Le métabolisme : définition

On appelle métabolisme les réactions chimiques qui ont lieu à l’intérieur de chaque cellule du corps et permettent à celui-ci de se reproduire, de se développer, de répondre aux stimuli de son environnement et de rester en vie. La plupart de ces réactions se déroulent à l’intérieur des cellules, même si certaines se produisent en dehors des cellules, comme la digestion ou le transport de substances entre cellules.

 

Fonctionnement du métabolisme

Le métabolisme consiste plus précisément en des réactions chimiques facilitées par des enzymes, c’est-à-dire des protéines, chaque enzyme facilitant une réaction chimique spécifique. Ces réactions sont organisées en des voies métaboliques, chaque voie étant en fait un ensemble de transformations convertissant un composé chimique en un autre (via des transformations successives, parallèles ou cycliques) à l’aide d’enzymes. Des métabolites cellulaires ou des signaux extracellulaires peuvent intervenir pour réguler le travail des enzymes, à savoir accélérer ou ralentir certaines réactions, donc ouvrir des voies métaboliques selon les besoins du moment.[1]

Dans le métabolisme, on distingue : 

– l’anabolisme (= les voies de biosynthèse des constituants cellulaires, à partir des molécules introduites dans l’organisme et de l’énergie récupérée par catabolisme) 

– et le catabolisme (= les voies de dégradation des constituants cellulaires introduits dans l’organisme [glucides, lipides…] afin d’en récupérer l’énergie[2]). 

L’anabolisme et le catabolisme sont liés, à travers des molécules spécialisées jouant un rôle qu’on dit de cofacteurs enzymatiques. Des coenzymes permettent aussi d’échanger de la matière entre des voies métaboliques importantes (comme la biosynthèse des acides gras ou encore la dégradation des glucides et des lipides). Enfin, le métabolisme définit les substances chimiques qui sont des nutriments pour l’organisme et lesquelles lui sont nocives.

Outre l’anabolisme et le catabolisme, on distingue également le métabolisme basal et le métabolisme en activité : 

– Le métabolisme basal comprend les réactions qui permettent de maintenir l’organisme en vie lorsqu’il est éveillé et au repos (respiration, battements de cœur, alimentation du cerveau, température corporelle, digestion…) et est déterminé par les gènes, le poids, l’âge, la taille ; les kilocalories de l’alimentation non dépensées par le métabolisme basal sont stockées. 

– Le métabolisme en activité correspond à l’accroissement du besoin énergétique, pour que l’organisme continue à bien fonctionner, lorsque qu’une activité physique (voire intellectuelle) plus intense est pratiquée ou encore face à des températures extrêmes. 

 

 

Le métabolisme hommes/femmes

Les troubles métaboliques sur par ailleurs influencés par la différence des sexes, notamment avec l’âge. En effet, durant toute sa vie, l’homme doit transformer immédiatement l’ensemble des acides produits par l’organisme (notamment par la transpiration ou encore par les protéines situées dans le cuir chevelu), tandis que la femme, d’une menstruation à l’autre, retient les acides produits durant la période de fertilité et les élimine au moment des règles. Mais, après la ménopause, la femme est soumise aux mêmes lois chimiques qui gèrent le métabolisme de l’homme. Il y a donc un impact de l’âge sur cet aspect du métabolisme.

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Les troubles métaboliques

Les maladies liées au métabolisme sont extrêmement nombreuses et il n’est pas possible d’en exposer ici tous les mécanismes : acidose, acidocétose diabétique, alcalose, carence en fer, diabète de type 1, diabète de type 2, diabète gestationnel, diabète insipide, diabète Mody, dyslipidémie, encéphalopathie glycinique, goitre, galactosémie, hyperaldostéronisme, hypercalcémie, hypercholestérolémie, hyperglycémie, hyperkaliémie, hyperparathyroïdie, hyperthyroïdie, hypertriglycéridémie, hypoglycémie, hypogonadisme, hypokaliémie, hypopituitarisme, hypothyroïdie, maladie d’Adison, maladie de Hartnup, myopathies acquises, nodule thyroïdien, obésité, ostéopénie, pancréatite, scorbut, syndrome de Cushing, syndrome métabolique[3]

Cependant, certaines maladies sont plus spécifiquement liées au vieillissement ou plus fréquentes avec l’âge, comme l’ostéopénie, le diabète ou l’hypothyroïdie (en lien avec l’absorption du calcium). 

 

Vieillissement et métabolisme

« Le défaut de synthèse protéique et l’augmentation de la protéolyse conduisent à la sarcopénie, définie comme une perte de la masse, de la qualité et de la force des muscles squelettiques.[4] » Dans la première partie de la vie, l’anabolisme prédomine sur le catabolisme, permettant ainsi la croissance. Dans la dernière partie de la vie, le catabolisme prédomine sur l’anabolisme. Avec l’âge, nous perdons du muscle[5], donc notre capacité à brûler des calories est diminuée. À 70 ans, le métabolisme au repos peut ainsi être 15 % plus lent qu’il ne l’était vers vingt ans. Le manque de sommeil, fréquent en vieillissant, ralentit également le métabolisme, qui peut alors avoir tendance à stocker. Après avoir été très actif dans la toute petite enfance, le métabolisme ralentit environ de 3% chaque année jusqu’à vingt ans environ, puis se stabilise jusque vers cinquante ans, pour recommencer à décliner après 60 ans, mais de façon très progressive, de 0,7% par an. Le cumul de ce déclin fait néanmoins qu’une personne de 90 ans aurait besoin de 26% de calories en moins chaque jour qu’à 40 ans[6].

C’est pourquoi la principale pathologie métabolique liée au vieillissement est le diabète : en effet, le taux de glucose augmente durant l’alimentation et est absorbé grâce au message hormonal donné par l’insuline, qui, avec l’âge, assure moins bien cette fonction ; on gagne donc du poids en vieillissant, à la fois par diminution de la masse musculaire, baisse du métabolisme basal et trouble du fonctionnement de l’insuline.

Plus largement, « le vieillissement de la population s’accompagne de l’augmentation de l’incidence du diabète de type II, des maladies neurodégénératives et des cancers. Ces événements suggèrent que l’émergence et l’évolution de ces maladies partagent des mécanismes communs avec le vieillissement. Les observations rassemblées (…) suggèrent que le métabolisme est au cœur de ces mécanismes.[7] »


Dr. Nguyen Phuong Vinh.

[1] Norman R. Pace, « The universal nature of biochemistry », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 98, no 3,‎ 30 janvier 2001, p. 805-808 ; Gerald Karp, Biologie cellulaire et moléculaire, Louvain-la-Neuve, De Boeck Supérieur, 2010.

[2] CHC, « Le métabolisme et son évolution avec l’âge », https://www.chcbc.com/perdre-du-poids/evolution-metabolisme-age/

[3] « Maladies / Métabolisme », Santé sur le net, https://www.sante-sur-le-net.com/maladies/metabolisme/

[4] Yves Boirie, Christelle Guillet, Aude Zangarelli, Céline Gryson et Stéphane Welrand, « Altérations du métabolisme protéique au cours du vieillissement », Nutrition Clinique et Métabolisme, vol. 19, no 3, septembre 2005, p. 138-142.

[5] Kévin Caillaud, Etude de l’impact du vieillissement sur les effets métaboliques et musculaires de la Neuréguline 1, thèse Sciences et Techniques des activités physiques et sportives, Université Blaise Pascal – Clermont-Ferrand II, 2015, p. 59.

[6] Herman Pontzer, Yosuke Yamada, Hiroyuki Sagayama, Philip N. Ainslie, Lene F. Andersen et al., « Daily energy expenditure through the human life course », Science, 13 août 2021, vol. 373, no 6556, p. 808-812.

[7] Catherine Terret et Florence Solari, « L’homéostasie métabolique au cœur du vieillissement », Med Sci (Paris) 2012, no 28, p. 311-315.

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