RGO du nourrisson (3) : Statistiques et coût social

RGO du nourrisson (3) : Statistiques et coût social

Prévalence du RGO chez les bébés

– RGO physiologique :

  – Jusqu’à 40 à 50 % des nourrissons présentent des régurgitations visibles dans les 3 premiers mois de vie.

  – Cette prévalence diminue progressivement : environ 20 % à 6 mois et moins de 10 % après 12 mois.

– RGO dit pathologique (MRGO) :

  – Environ 5 à 10 % des nourrissons souffrent d’un RGO pathologique, nécessitant une évaluation médicale.

  – Parmi eux, une proportion significative (jusqu’à 50 % selon certaines études) est associée à une allergie alimentaire, principalement l’APLV.

 

Complications associées

– Œsophagite (inflammation de l’œsophage) : Environ 5 % des cas non pris en charge.

– Problèmes respiratoires : Toux chronique, bronchites récidivantes, apnées, rhinites quasi-permanentes.

– Impact sur la croissance : Retard pondéral ou statural, notamment en cas de mauvaise prise en charge de l’APLV.

 

Consultations médicales fréquentes

Le RGO est l’un des motifs les plus fréquents de consultation pédiatrique chez les nourrissons. Cependant, une mauvaise reconnaissance de l’APLV entraîne souvent :

– Une utilisation excessive de médicaments comme les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), qui peuvent avoir des conséquences graves sur le microbiote intestinal (ils suppriment toute l’acidité du milieu digestif, qui joue pourtant un rôle essentiel) et la santé globale, au-delà des trois semaines éventuellement utiles pour apaiser une œsophagite.

– Des diagnostics retardés de l’allergie sous-jacente.

 

Coût social du RGO chez les bébés

 

Le RGO, en particulier lorsqu’il est pathologique et lié à l’APLV, impose un coût social important pour les familles et les systèmes de santé.

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Impact familial

  1. Stress et fatigue des parents :

   – Les régurgitations fréquentes, pleurs excessifs et troubles du sommeil provoquent une grande inquiétude.

   – La fatigue parentale (le nourrisson ne peut dormir que dans les bras en position verticale et seulement par toutes petites phases de sommeil) peut conduire à des troubles de l’humeur (dépression post-partum, anxiété).

  1. Répercussions organisationnelles :

   – L’APLV implique souvent des régimes d’éviction complexes ou des changements de lait infantile nombreux avant d’identifier un lait mieux toléré (laits hydrolysés ou acides aminés).

   – Les consultations répétées et soins spécifiques augmentent la charge mentale et financière.

 

Coût pour les familles

– Laits spécialisés :

  – Les laits hydrolysés ou à base d’acides aminés, nécessaires pour les bébés allergiques, coûtent souvent entre 30 et 40 € par boîte. Cela représente plusieurs centaines d’euros par mois pour une famille (même si les laits aux acides aminés peuvent bénéficier d’une prescription et être ne grande partie remboursés).

– Traitements médicamenteux :

  – Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) ou alginates (peu recommandables au-delà des trois semaines de traitement de l’œsophagite, cependant).

– Examens diagnostiques :

  – pH-métries, échographies abdominales ou tests d’allergie alimentaire.

 

Coût pour les systèmes de santé

  1. Consultations fréquentes :

   – Le RGO et l’APLV génèrent un grand nombre de visites pédiatriques et spécialisées, avant la mise en place d’un diagnostic et d’un suivi efficaces.

  1. Traitements inappropriés :

   – Une prescription excessive d’IPP ou d’antireflux sans identification de l’APLV sous-jacente entraîne des dépenses inutiles.

  1. Hospitalisations rares mais coûteuses :

   – Dans les cas sévères (œsophagite, retard de croissance), des hospitalisations pour évaluation ou prise en charge peuvent être nécessaires.

 

Coût global

Une étude estime que le coût annuel pour la gestion du RGO pathologique chez un bébé (laits spécialisés, consultations, traitements) peut atteindre 1 000 à 2 000 € par enfant. À l’échelle nationale, cela représente un poids financier considérable pour les familles et le système de santé.

 

 

Conclusion

Le reflux gastro-œsophagien chez les bébés est une affection courante, mais souvent sous-diagnostiquée dans ses formes plus sévères liées à l’allergie aux protéines de lait de vache. Reconnaître le lien entre RGO et APLV est essentiel pour améliorer le bien-être des nourrissons et réduire les coûts inutiles. Une meilleure sensibilisation des professionnels de santé et des familles permettrait une prise en charge plus précoce et adaptée, évitant ainsi le recours excessif aux traitements médicamenteux et les complications à long terme. Une prise en charge holistique (adaptation alimentaire, complémentation) pourrait considérablement améliorer la qualité de vie des familles concernées.

 

Dr. Nguyen Phuong Vinh.

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