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Apport de l’Acupuncture dans le traitement de l’Acné
Symbole physique d’un âge de la vie, « rite initiatique » obligé dans le passage de l’enfance à la maturité, l’acné est le cauchemar, la hantise des adolescents. Disgracieuse, douloureuse, elle est d’autant plus cruelle qu’elle frappe sa victime au moment même où celle-ci cherche à s’affirmer. N’est-ce-pas alors en effet que s’affirme tant bien que mal la conscience du genre et la conscience du monde ? Elle frappe à la puberté alors que le jeune sujet fait pour la première fois l’expérience du doute méthodique et du jeu des parades. Elle ajoute à l’émoi intérieur la faiblesse extérieure d’une lésion cutanée alors que l’approche des inconnus du monde nécessiterait un havre affermi, sinon fortifié.
L’approche étiologique occidentale s’est essentiellement focalisée sur les caractéristiques cliniques de la pathologie à partir desquelles ont été développés les traitements les plus connus. Prédominant au visage (dans 99% des cas), au dos (70%) et au niveau du thorax (15%) elle est toujours corrélée à une peau grasse due à l’augmentation de la production de sébum elle-même fortement influencée par la sécrétion d’androgènes chez l’homme ou la femme. L’acné entraine une inflammation prolongée de l’orifice pilosébacé, son obstruction par un bouchon corné provoquant des lésions rétentionnelles, microcomédons ou comédons ouverts (points noirs) et fermés (points blancs). Elle est très souvent révélée par des kystes ou des lésions inflammatoires comme les papules (tâches rouges surélevées), pustules (têtes blanches couronnant les papules) et nodules (boutons rouges douloureux).
Mais si le diagnostic clinique est aisé, la médecine occidentale bute encore sur l’analyse causale, plus complexe et incertaine. Associée aux bouleversements hormonaux de l’adolescence, au stress, à l’alimentation, l’acné serait également imputable à des facteurs ataviques. De fait, si corrélation et cause sont bien deux choses distinctes, il est frappant de constater que 45% des parents d’adolescents porteurs ont eux-mêmes souffert, voire souffrent encore de la maladie. Ils ne sont que 8% auprès des adolescents non-porteurs. Quoi qu’il en soit, l’approche occidentale privilégie une analyse endocrinienne dont la médecine traditionnelle chinoise (MTC) entend se démarquer.
Celle-ci propose en effet une étiologie fondée sur des principes de physiologie énergétique reposant sur une conception originale de la peau, de sa fonction et de sa nature.
La peau, comme nous avons pu le mentionner dans de précédents articles, apparait pour le corps humain au rang des structures. Elle est à la fois une zone de contact avec l’extérieur, une protection face à celui-ci, un émonctoire et, corrélativement, un organe d’absorption. Conformément à la logique dualiste de la médecine traditionnelle chinoise, avatar du diptyque Yin-Yang, la peau entendue comme structure est indissociable du principe énergétique afférant.
Comme mur externe, la peau est la plus superficielle des couches anatomiques. Elle est la strate affleurant au sommet d’une pyramide où la chair, les muscles, les vaisseaux et les os se caractérisent par leur profondeur croissante. De même son système énergétique, le Tai Yang, ouvert sur l’extérieur, est-il le plus superficiel de l’organisme, riche en énergie Wei en assurant aussi bien la défense que la trophicité.
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Comme nous l’avons évoqué en introduction, l’adolescence est le temps du changement, le temps de la « crise » au sens ancien du terme, c’est-à-dire, du retournement.
C’est en effet celui de la maturation sexuelle, impliquant à plus ou moins long terme, la transmission de la vie et donc de quitter la cellule familiale.
En d’autres termes, l’adolescence est l’âge où le sujet aborde et ressent, pour la première fois, la puissance du monde extérieur, son attraction comme ses périls. Le principe de l’acné pourrait s’apparenter à une réaction psycho-physiologique impulsée par cette appréhension. Celle-ci va consister à renforcer la « défense avancée » de l’organisme, c’est-à-dire la peau, en en diminuant la perméabilité et donc en en bouchant les pores par une intense génération d’énergie Wei.
Caractéristique du la structure cutanée, l’énergie Wei est le plus vif et le plus combattant des principes énergétiques de l’organisme. Son accumulation donne lieu à l’apparition d’un syndrome « Feu » caractéristique d’un excès de Yang dont un des principaux symptômes est la génération de pus.
Ce mécanisme de projection défensif est renforcé par le fait que la sexualité naissante, nécessite un afflux de sang vers le petit bassin où il sera abondamment mobilisé au sein de l’enveloppe pelvienne. Cette masse descendante aura comme corolaire une libération ascendante de Yang vers la peau. Ce mouvement énergétique, contribuera d’autant au syndrome « Feu ».
En tant que couche anatomique régie par le Tai Yang, la peau relève du domaine des vaisseaux secondaires sur lesquels il conviendra dès lors d’agir. L’objet de la thérapie sera non de « traiter » l’énergie présente en excès à son niveau, ce qui n’est pas anormal, mais de permettre à celle-ci de s’évacuer. L’acupuncteur procédera donc à l’ouverture du Tai Yang, par puncture du point Wei Zhong 40 V (54 V), confirmée au niveau Tai Yin soit par le Tai Yuan 9 P, point Shu permettant d’intérioriser le Yin, soit par le point Hé Chi Ze 5 P, générateur de « Froid » sur la peau (en opposition au syndrome « Feu » précédemment décrit), et canalisateur de l’énergie vers l’extérieur du méridien.
Cette thérapie libératrice des symptômes énergétiques sera combinée à une régulation de la génération d’énergie Wei par la puncture du point Ku Fang (14 E), point des hyperréactivités physiques ou psychiques ainsi qu’à une régulation du mouvement ascendant de Yang généré par la mise en mouvement du sang dans l’enveloppe pelvienne par action sur le point Shen Mai (62 V) et éventuellement Bao Huang (53 V).
La médecine traditionnelle chinoise aborde donc l’acné par une pathogénie éminemment énergétique. Elle propose un traitement simple présentant en outre de très bons résultats.
Dr. Nguyen Phuong-Vinh