Candidose vaginale et acupuncture (1)
La candidose vaginale est une infection mycosique causée principalement par Candida albicans, un champignon naturellement présent dans la flore vaginale. Normalement, Candida coexiste avec d’autres micro-organismes sans causer de symptômes, mais un déséquilibre de la flore (dysbiose) peut entraîner une prolifération excessive et provoquer une infection[1].
Facteurs favorisants :
– Altération de la flore vaginale : Antibiotiques, douche vaginale excessive[2].
– Facteurs hormonaux** : Grossesse, contraception hormonale, ménopause[3].
– Conditions métaboliques et immunitaires** : Diabète mal contrôlé, immunodépression[4].
– Hygiène et vêtements** : Sous-vêtements synthétiques, humidité prolongée[5].
– Facteurs alimentaires et stress** : Excès de sucre, stress chronique[6].
Symptômes :
– Démangeaisons vulvo-vaginales intenses.
– Pertes blanches épaisses, grumeleuses (« aspect lait caillé »).
– Brûlures et douleurs lors des rapports sexuels (dyspareunie).
– Rougeur, irritation, œdème de la vulve et du vagin[7].
Statistiques épidémiologiques
Prévalence :
– 75% des femmes auront au moins un épisode de candidose vaginale au cours de leur vie[8].
– 40-50% auront un second épisode[9].
– 5 à 8% souffrent de candidose récidivante (≥4 épisodes/an)[10].
Répartition par âge :
– Fréquente chez les femmes en âge de procréer (20-40 ans)[11].
– Moins fréquente avant la puberté et après la ménopause (sauf en cas de traitement hormonal substitutif)[12].
[1] Sobel JD. Vulvovaginal candidosis. *Lancet*. 2007;369(9577):1961-1971.
[2] Workowski KA, Bolan GA. Sexually transmitted diseases treatment guidelines. *MMWR Recomm Rep*. 2015;64(RR-03):1-137.
[3] Denning DW et al. The global burden of fungal diseases. *Lancet Infect Dis*. 2017;17(11):e367-e377.
[4] Fidel PL Jr. Immunity in Candida vaginitis: trends and perspectives. *Curr Opin Infect Dis*. 2005;18(2):107-111.
[5] Spinillo A et al. Epidemiologic characteristics of women with recurrent vulvovaginal candidiasis. *Obstet Gynecol*. 1993;81(6):721-727.
[6] Linhares IM et al. Influence of intravaginal bacterial and fungal microflora on vaginal colonization by Candida species. *Am J Obstet Gynecol*. 2001;184(2):359-363.
[7] Sobel JD. Recurrent vulvovaginal candidiasis. *Am J Obstet Gynecol*. 2016;214(1):15-21.
[8] Foxman B et al. Prevalence of recurrent vulvovaginal candidiasis in 5 European countries and the US. *J Low Genit Tract Dis*. 2013;17(4):340-345.
[9] Donders GG et al. Are all recurrent vulvovaginal candidiasis caused by *Candida albicans*? *Mycoses*. 2018;61(6):398-402.
[10] Holland J, Young ML, Lee O, C-A Chen S. Vulvovaginal carriage of yeasts other than *Candida albicans*. *Sex Transm Infect*. 2003;79(3):249-250.
[11] Nyirjesy P. Chronic and recurrent vulvovaginal candidiasis. *Obstet Gynecol Clin North Am*. 2003;30(4):893-908.
[12] Achkar JM, Fries BC. Candida infections of the genitourinary tract. *Clin Microbiol Rev*. 2010;23(2):253-273.
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Microbiologie :
– Candida albicans est responsable de 85-90% des cas[1].
– 10-15% sont dus à d’autres espèces (*C. glabrata, C. tropicalis*), souvent résistantes aux traitements classiques[2].
Facteurs aggravants récents :
– Augmentation des infections par *C. glabrata*, plus résistantes aux antifongiques[3].
– Usage accru d’antibiotiques et de contraceptifs hormonaux, perturbant la flore vaginale[4].
Coût social et économique
Impact sur le système de santé :
– Consultations médicales fréquentes : La candidose vaginale est l’un des motifs les plus courants de consultation en gynécologie[5].
– Coût des traitements :
- Antifongiques locaux (éconazole, miconazole) : 5 à 15 € par traitement[6].
- Antifongiques oraux (*fluconazole*) : 7 à 10 € par comprimé[7].
- Candidoses récidivantes : traitements prolongés (jusqu’à plusieurs mois), coût plus élevé[8].
– Analyses biologiques : Prélèvements vaginaux et mycogrammes en cas de récidive ou de résistance (30-50 €)[9].
– Hospitalisations rares, sauf en cas d’immunodépression sévère (ex. VIH, chimiothérapie)[10].
Impact sur la qualité de vie :
– Douleur et inconfort : Impact sur la vie quotidienne, les relations sexuelles et le bien-être psychologique[11].
– Absences au travail : Certaines femmes doivent s’absenter en raison de douleurs et d’irritations sévères[12].
– Charge mentale : Stress lié aux récidives et à l’inefficacité des traitements dans certains cas[13].
Impact économique global :
– Aux États-Unis, le coût annuel des infections vaginales à levures dépasse **1 milliard de dollars** (consultations, médicaments, tests de laboratoire)[14].
– En France, bien que le chiffre exact soit difficile à estimer, les coûts directs (traitements, consultations) et indirects (perte de productivité) sont significatifs[15].
La candidose vaginale est une infection fréquente et bénigne dans la majorité des cas, mais son impact sur la qualité de vie et son coût pour le système de santé sont non négligeables. La prévention par une hygiène adaptée, la réduction des facteurs de risque et un meilleur équilibre de la flore vaginale (probiotiques, alimentation) sont des stratégies essentielles pour limiter les récidives et réduire l’impact socio-économique de cette pathologie.
Dr. Nguyen Phuong Vinh.
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[3] Pfaller MA et al. Epidemiology of invasive candidiasis. *Clin Microbiol Rev*. 2019;32(4):e00002-19.
[4] Pristov KE, Ghannoum MA. Resistance of *Candida* to azoles and echinocandins worldwide. *Clin Microbiol Rev*. 2019;32(3):e00070-18.
[5] Foxman B et al. The epidemiology of vulvovaginal candidiasis. *Am J Public Health*. 1990;80(3):329-331.
[6] Lewis RE. Current concepts in antifungal pharmacology. *Mayo Clin Proc*. 2011;86(8):805-817.
[7] Sobel JD. Antifungal therapy: in search of the Holy Grail. *Ann Intern Med*. 2018;168(3):226-227.
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