Candidose vaginale et acupuncture (2)

Traitements de la candidose vaginale en médecine conventionnelle
Le traitement de la candidose vaginale repose principalement sur l’utilisation d’antifongiques, disponibles sous plusieurs formes : topique (crèmes, ovules) ou orale (comprimés). Le choix du traitement dépend de la sévérité de l’infection et de la fréquence des récidives.
Traitement des candidoses vaginales aiguës
La plupart des cas de candidose vaginale aiguë répondent bien aux antifongiques locaux, disponibles en vente libre ou sur prescription médicale.
Traitement local (topique) :
Les antifongiques azolés constituent le traitement de première ligne et agissent en inhibant la synthèse de l’ergostérol, un composant essentiel de la membrane cellulaire des champignons[1].
- Miconazole (Monazol®, Gyno-Daktarin®) : Crème ou ovule (1 à 7 jours).
- Clotrimazole (Canesten®) : Ovule 500 mg en dose unique ou crème vaginale (1 à 6 jours).
- Econazole (Pevaryl®) : Ovule ou crème vaginale (1 à 3 jours).
- Fenticonazole (Lomexin®) : Ovule en dose unique.
Les traitements locaux ont l’avantage d’agir directement sur le site de l’infection, avec peu d’effets secondaires systémiques. Cependant, ils peuvent provoquer des irritations locales et nécessitent une observance rigoureuse.
Traitement oral :
Les antifongiques oraux sont souvent utilisés en alternative aux traitements locaux, notamment en cas de récidives ou d’infections plus sévères[2].
- Fluconazole (Diflucan®) : 150 mg en dose unique.
- Itraconazole (Sporanox®) : 200 mg deux fois par jour pendant un jour ou 200 mg par jour pendant trois jours.
L’administration orale est plus pratique, mais elle peut provoquer des effets secondaires digestifs (nausées, diarrhées) et hépatiques, surtout en cas d’utilisation prolongée.
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Traitement des candidoses vaginales récidivantes
Les candidoses récidivantes (≥4 épisodes/an) nécessitent une prise en charge plus approfondie, avec un traitement prolongé et des mesures préventives[1].
Traitement antifongique prolongé :
- Fluconazole (Diflucan®) : 150 mg une fois par semaine pendant 6 mois.
- Itraconazole (Sporanox®) : 200 mg une fois par jour pendant 3 jours, puis 200 mg une fois par semaine pendant 6 mois.
Une approche combinant traitement oral et local est parfois recommandée pour limiter les récidives.
Traitements complémentaires :
- Probiotiques vaginaux et oraux (Lactobacillus rhamnosus, Lactobacillus reuteri) pour rééquilibrer la flore vaginale[2].
- Éviction des facteurs favorisants : Port de sous-vêtements en coton, réduction des sucres, hygiène intime douce.
Cas particuliers et résistances
Candidoses à Candida non-albicans
Dans environ 10 à 15% des cas, l’infection est causée par une espèce résistante aux traitements classiques, comme Candida glabrata[3].
- Boric acid (acide borique) en ovules vaginaux (600 mg/jour pendant 14 jours) : Recommandé en cas d’infection à C. glabrata résistante aux azolés[4].
- Nystatine (antifongique polyénique) en ovules vaginaux.
Candidoses chez la femme enceinte
Les antifongiques oraux sont contre-indiqués pendant la grossesse en raison d’un risque tératogène[5]. On privilégie :
- Clotrimazole ou miconazole en ovules pendant 7 jours.
- Éviction des traitements oraux (fluconazole, itraconazole).
Candidoses chez les patientes immunodéprimées
En cas d’immunodépression (VIH, chimiothérapie), le traitement doit être plus agressif et prolongé pour éviter les infections systémiques[6].
Résistance et limites des traitements conventionnels
- Augmentation des résistances aux azolés, notamment avec l’usage répété de fluconazole[7].
- Récidives fréquentes, nécessitant une approche globale (hygiène de vie, alimentation, probiotiques).
- Effets secondaires des antifongiques oraux, nécessitant une surveillance médicale.
Les traitements antifongiques restent la base de la prise en charge de la candidose vaginale, mais leur efficacité peut être limitée en cas de récidives ou de résistances. Une approche intégrative, associant antifongiques, probiotiques et modifications du mode de vie, semble être la meilleure stratégie pour prévenir les infections récurrentes et restaurer l’équilibre de la flore vaginale.
[1] Workowski KA, Bolan GA. Sexually transmitted diseases treatment guidelines. *MMWR Recomm Rep*. 2015;64(RR-03):1-137.
[2] Martinez RC et al. Improved treatment of vulvovaginal candidiasis with probiotic lactobacilli. *Clin Infect Dis*. 2009;48(5):e1-e7.
[3] Donders GG et al. Are all recurrent vulvovaginal candidiasis caused by *Candida albicans*? *Mycoses*. 2018;61(6):398-402.
[4] Sobel JD et al. Treatment of vaginitis: management strategies that enhance therapeutic success. *J Clin Med*. 2021;10(10):2125.
[5] Nørgaard M et al. Use of oral fluconazole during pregnancy and the risk of birth defects. *N Engl J Med*. 2013;369(9):830-839.
[6] Fidel PL Jr. Immunity in Candida vaginitis: trends and perspectives. *Curr Opin Infect Dis*. 2005;18(2):107-111.
[7] Pristov KE, Ghannoum MA. Resistance of *Candida* to azoles and echinocandins worldwide. *Clin Microbiol Rev*. 2019;32(3):e00070-18.