RESISTANCE A L'INSULINE
La résistance à l’insuline (7) : Infertilité féminine et masculine et acupuncture (2)
Le principal lien entre résistance à l’insuline et l’infertilité : le syndrome des ovaires polykystiques
La résistance à l’insuline joue un rôle central dans le développement de plusieurs maladies métaboliques, y compris le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), affectant la fertilité non seulement chez les femmes avec SOPK mais aussi chez celles sans SOPK, en augmentant par exemple les risques d’échec de transfert embryonnaire lors de traitements de reproduction assistée.
Prévalence et symptômes du SOPK
Le SOPK, présent chez 5-10% des femmes en âge de procréer, est diversement diagnostiqué à travers des critères variés comme ceux de Rotterdam de 2004, incluant :
- des ovulations rares et/ou une anovulation[1],
- des signes cliniques et/ou biochimiques d’hyperandrogénisme ; la résistance à l’insuline contribue à l’hyperandrogénémie, perturbant la sécrétion de gonadotrophines et exacerbant les déséquilibres hormonaux.
- et des changements polycystiques ovariens à l’échographie.
[1] Randy Morris, « Insulin Resistance and How It Can Affect Fertility, » April 22, 2015, https://www.ivf1.com/insulin-resistance-how-affect-fertility#:~:text=Insulin%20resistance%20often%20causes%20women,length%20of%20time%20between%20periods
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Les conséquences de la résistance à l’insuline sur la fertilité dans le SOPK
- Hypofertilité : en France, 7% des patientes qui consultent pour infertilité présentent un SOPK sévère et 15% une forme mineure[1]. Inversement, 50% des femmes touchées par le SOPK souffrent d’une infertilité primaire et 25% d’une infertilité secondaire[2]. Cela fait du SOPK la première cause d’infertilité d’origine féminine[3], probablement en lien avec le poids, facteur majeur du risque d’infertilité par anovulation ;
- Fausse-couche (en lien avec l’hyperinsulinémie[4]), pré-éclampsie (élévation de la pression artérielle et de la quantité de protéines dans les urines, entraînant un risque de retard de croissance intra-utérin)[5], diabète gestationnel (qui peut entraîner un poids excessif de l’enfant et un accouchement difficile)[6].
Infertilité féminine et acupuncture selon les causes
- Obésité[7]et syndrome métabolique : GI4 (Hegu) ; C7 (Shenmen) ; E36 (Zusanli) ; E44 (Neiting) ; Rt6 (Sanyinjiao);
- SOPK[8]: 7P, 6R ; 3VC, 28E, 32V, 22V ; 4VC, 3R, 23V, 7R ; 9Rt, 6Rt ;
- 20V, 36E (en ajoutant 29E, 10Rt, 17V si glaires et stase du sang) ;
- Diabète de type 2[9]: 6MC (neiguan), 6Rte (sanyinjiao) ; 36E (zusanli), 12VC (zhongwan) and 4VC (guanyuan) ; 23VB (shenshu), 3R (taixi), 4Rte (gongsun), 7C (shenmen), 20VG (baihui).
La résistance à l’insuline (et l’obésité, notamment dans le contexte du syndrome métabolique et du SOPK) est donc un des freins principaux affectant la capacité de conception et exacerbant l’infertilité chez les femmes.
[1] Decanter C., « Le syndrome des ovaires polykystiques: quels protocoles en FIV et hors-FIV ? », Médecine Thérapeutique / médecine de la reproduction. Service de Gynécologie endocrinienne et médecine de la Reproduction, hôpital Jeanne de Flandre, CHU de Lille, juin 2005, p. 196-203.
[2] Mavromati M, Philippe J, « Syndrome des ovaires polykystiques : quoi de neuf ? », Rev Med Suisse, 2015, vol. 11, p. 1242-1245.
[3] Bruyneel A, Catteau-Jonard S, Decanter C, Clouqueur E, Tomaszewski C, Subtil D, et al., « Syndrome des ovaires polymicrokystiques : une pathologie à risque obstétrical ? », Gynécologie Obstétrique Fertil, févr 2014, vol. 42, n°2, p. 104-111.
[4] INSERM, « Les troubles de la fertilité : État des connaissances et pistes pour la recherche », Agence de la Biomédecine; 2011.
[5] Legro RS, Brzyski RG, Diamond MP, Coutifaris C, Schlaff WD, Alvero R, et al., “The Pregnancy in Polycystic Ovary Syndrome II study: baseline characteristics and effects of obesity from a multicenter randomized clinical trial.”, Fertil Steril., janv 2014, vol. 101, n°1, p. 258-26, e8.
[6] Vanky E, Stridsklev S, Skogøy K, Kleggetveit O, Hjelle S, Brandis PV, et al., “PCOS – what matters in early pregnancy?– data from a cross-sectional, multicenter study”, Acta Obstet Gynecol Scand, 2011, vol. 90, n°4, p. 398-404.
[7] F. Güçel, B. Bahar, C. Demirtas, S. Mit, C. Cevik , « Influence of acupuncture on leptin, ghrelin, insulin and cholecystokinin in obese women: a randomised, sham-controlled preliminary trial. », Acupunct Med., 2012 Sep;30(3), p. 203-7.
[8] Giovanni Maciocia, Gynécologie et obstétrique en médecine chinoise, Bruxelles, Satas, 2001.
[9] Jean-Marc, Stephan, « À propos d’un cas clinique de diabète de type 2 : effets immédiats de l’acupuncture et de l’électroacupuncture. Quels effets à long terme ? », Acupuncture & Electro-therapeutics Research, n°19, 2021, p. 160-179.