RESISTANCE A L'INSULINE

La résistance à l’insuline (8) : La dépression et l’acupuncture (7)

La dépression et l’acupuncture - Dr Nguyen à Paris

Thérapies alimentaires[1]

Chez les personnes atteintes de diabète de type 2, des interventions énergiques axées sur l’adoption de comportements sains peuvent améliorer la maîtrise du poids, la condition physique et la maîtrise de la glycémie, ce qui aura des conséquences sur l’état dépressif.

Comme environ 80 % à 90 % des personnes atteintes de diabète de type 2 font de l’embonpoint ou sont obèses, une perte de poids modeste, de 5 % à 10 % par rapport au poids initial, peut améliorer de beaucoup la sensibilité à l’insuline, la maîtrise de la glycémie, l’hypertension et la dyslipidémie chez les personnes atteintes de diabète de type 2 ou prédisposées à la maladie.

Les personnes diabétiques doivent recevoir des conseils nutritionnels par un spécialiste et la thérapie nutritionnelle doit être personnalisée et évaluée périodiquement. La thérapie nutritionnelle peut alors réduire le taux d’hémoglobine glycosylée (HbA1c) de 1,0 % à 2,0 % et, lorsqu’elle est associée à d’autres composantes des soins diabétologiques.

D’une façon générale, il faut choisir des aliments entiers et non raffinés plutôt que des aliments transformés, tels que les boissons sucrées, la nourriture rapide et les produits céréaliers raffinés ; privilégier les huiles insaturées et les noix comme sources de matières grasses ; choisir des protéines animales maigres ; augmenter l’apport en fruits et légumes.

 

Les macro-nutriments

Concrètement la distribution des macronutriments (glucides, fibres, lipides, protéines, sucres) est souple, à l’intérieur de la plage des apports recommandés, et elle dépend des objectifs thérapeutiques et des préférences de chaque patient :

  • glucides : au moins 130 g par jour pour les hommes et les femmes adultes âgés de > 18 ans, pour assurer un apport de glucose au cerveau. Mais si les glucides proviennent d’aliments à faible indice glycémique et à forte teneur en fibres, ils peuvent représenter jusqu’à 60 % de l’apport énergétique total.
  • fibres : on entend par fibres alimentaires les constituants comestibles du matériel végétal, qui résistent à la digestion par les enzymes sécrétées par les humains. L’apport suffisant en fibres totales est de 25 g/jour et de 38 g/jour pour les femmes et les hommes âgés de 19 à 50 ans, respectivement, et de 21 g/jour et de 30 g/jour pour les femmes et les hommes âgés de ≥ 51 ans, respectivement. Les interventions mettant l’accent sur un apport élevé en fibres alimentaires (≥ 20 g/1 000 kcal/jour) de types et de sources variés, dont le tiers ou plus provenait de fibres solubles visqueuses (10 à 20 g/jour), ont révélé des bienfaits importants en ce qui concerne la maîtrise de la glycémie postprandiale et les taux de lipides dans le sang.
  • protéines : l’ANR en protéines doit être de 0,8 g/kg de poids corporel pour les hommes et les femmes adultes âgés de plus de 18 ans.
  • sucres : les sucres raffinés et non directement issus du fruit sont à éviter.
  • lipides : il y a un lien entre la diminution de la fréquence des maladies coronariennes et le remplacement des acides gras saturés par des sources de matières grasses monoinsaturées de grande qualité comme l’huile d’olive, l’huile de canola, l’avocat, les noix et les graines, des sources de glucides de grande qualité comme les grains entiers et des aliments à faible indice glycémique riches en glucides.

[1] John L. Sievenpiper, Catherine B. Chan, Paula D. Dworatzek, Catherine Freeze, Sandra L. Williams, « Thérapie nutritionnelle », Can J Diabetes 42 (2018) S64-S79.

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L’index glycémique

Surtout, le remplacement de glucides dont l’indice glycémique est élevé par des glucides dont l’indice glycémique est faible au cours de repas mixtes a un effet cliniquement significatif sur la maîtrise de la glycémie chez les personnes atteintes de diabète de type 1 ou de type 2. L’indice glycémique permet d’évaluer la qualité des aliments contenant des glucides en fonction de leur pouvoir glycémiant. Pour réduire la réponse glycémique à l’ingestion d’aliments, il faut remplacer les glucides dont l’indice glycémique est élevé par des glucides dont l’indice glycémique est faible. L’International Tables of Glycemic Index and Glycemic Load Values fournit une liste détaillée des indices glycémiques par catégories d’aliments[1].

La régularité de l’apport glucidique ainsi que de l’heure et de l’espacement des repas peut contribuer à la maîtrise de la glycémie et du poids.

 

Les types de régimes alimentaires

Différents régimes alimentaires et certains aliments auraient des effets bénéfiques pour les personnes atteintes de diabète de type 1 et de type 2. Les personnes atteintes de diabète devraient être encouragées à choisir le régime alimentaire qui correspond le mieux à leurs valeurs, à leurs préférences et à leurs objectifs thérapeutiques, ce qui favorisera une meilleure observance du régime alimentaire à long terme.

Citons :

  • le régime méditerranéen : une grande consommation de fruits, de légumes, de légumineuses, de noix, de graines, de céréales et de grains entiers, une consommation modérée à élevée d’huile d’olive (comme principale source de matières grasses), une consommation faible à modérée de produits laitiers, de poissons et de volailles, une faible consommation de viande rouge et une consommation faible à modérée de vin, surtout pendant les repas.
  • le régime nordique : consommation de produits de grains entiers (lesquels doivent fournir ≥ 25 % de l’apport énergétique), de ≥ 175 g/jour de fruits de climat tempéré (pommes et poires), ≥ 150 à 200 g/jour de baies (confiture d’airelles rouges et de bleuets), ≥ 175 g/jour de légumes, de légumineuses (haricots, pois, pois chiches et lentilles), d’huile de canola, ≥ 3 portions/semaine de poisson gras (saumon, hareng et maquereau), ≥ 2 portions/par jour de produits laitiers faibles en gras et plusieurs aliments connus pour réduire le C-LDL faisant partie du régime Portfolio, y compris des noix (amandes), des fibres visqueuses (avoine, orge et psyllium) et des protéines végétales (soja).
  • le régime DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension) : consommation accrue de légumes, de fruits et de produits laitiers faibles en gras, en plus d’inclure des grains entiers, de la volaille, du poisson et des noix. Il propose moins de viande rouge et de viande transformée, de sucreries, de boissons contenant du sucre, de gras totaux et saturés, de cholestérol ainsi que davantage de potassium, de calcium, de magnésium, de fibres alimentaires et de protéines que les régimes occidentaux types.
  • le régime végétarien équilibré.

Tous ces régimes alimentaires sont riches en aliments ayant différents effets protecteurs et se sont avérés utiles dans la prise en charge du diabète et des maladies cardiovasculaires. Ils regroupent tous les principaux éléments d’un régime adapté aux besoins des diabétiques.

 

Alcool

Les précautions concernant la consommation d’alcool sont les mêmes pour les personnes diabétiques que pour la population générale234. La consommation d’alcool devrait se limiter chez les femmes à au plus 2 verres standard par jour et à moins de 10 verres par semaine, et, chez les hommes, à au plus 3 verres standard par jour et à moins de 15 verres par semaine (un verre standard équivaut à : 10 g d’alcool, 341 mL de bière à 5 % d’alcool, 43 mL de spiritueux à 40 % d’alcool, 142 mL de vin à 12% d’alcool).

 

Acupuncture et dépression

Enfin, de très nombreuses études ont montré que les séances d’acupuncture avaient un effet bénéfique immédiat notamment sur le bien-être, l’anxiété et sur l’état émotionnel des patients. Les points d’acupuncture qui reviennent fréquemment dans ces études sont les suivants :

  • VG20, VG29, VG24 ; F2, F3, F14[2].
  • 20VB, Yin Tang (point extra-méridien), 7C, 6Rte, 3F, le point Shen auriculaire, 6R, 20VG[3].
  • Ou encore 6CC, 3F, 2F, 4GI, 34VB et le 44VB.

L’approche thérapeutique de la dépression liée à l’insulino-résistance doit ainsi être très complète pour être plus efficace, incluant en particulier une réforme de l’alimentation et des thérapies auxiliaires telles que l’acupuncture.

Dr. Nguyen Phuong Vinh.

[1] Atkinson FS, Foster-Powell K, Brand-Miller JC. International tables of glycemic index and glycemic load values: 2008. Diabetes Care. 2008;31:2281-2283.

[2] Na-Na Yang, Lu-Lu Lin, Yue-Jie Li, Hong-Ping Li, Yan Cao, Chun-Xia Tan, Xiao-Wan Hao, Si-Ming Ma, Lu Wang, et Cun-Zhi Liu, “Potential Mechanisms and Clinical Effectiveness of Acupuncture in Depression”, Curr Neuropharmacol. 2022 Mar 28; 20(4): 738–750.

[3] Éric Mellier, « Évaluations des bienfaits subjectifs de séances d’acupuncture dans l’unité anxiété dépression résistante du CHU de Martinique à l’aide d’échelles visuelles analogiques. Thèse de Psychiatrie et santé mentale. 2016.

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