Les douleurs en tout genre et les bénéfices de l’acupuncture (1)

Acupuncture et douleurs par le dr Nguyen à Paris

Insulino-résistance et douleur (chronique)

Les études épidémiologiques et méta-analyses montrent une forte relation entre la douleur, notamment lorsqu’elle devient chronique et les anomalies du métabolisme du glucose.

Les recherches montrent que vivre avec une douleur chronique affecte tous les aspects de la vie, et le diabète, une condition où le corps ne peut pas contrôler les niveaux de sucre dans le sang, est l’une des causes les plus courantes de cette douleur chronique[1]. Cependant, le lien exact entre la douleur chronique et l’insulinorésistance dans le diabète de type 2 reste mal connu.

 

L’insulinorésistance et la neuropathie

Le diabète peut entraîner notamment des dommages aux nerfs, une condition appelée neuropathie, qui peut provoquer des engourdissements, des picotements et des douleurs dans les mains, les pieds et les jambes. Cette douleur est souvent décrite comme une sensation de brûlure ou de choc électrique. La neuropathie est une préoccupation particulière pour ceux dont le diabète est mal contrôlé, car des niveaux élevés de sucre dans le sang peuvent aggraver les dommages nerveux.

 

L’insulinorésistance et les douleurs inflammatoires

Une autre façon dont le diabète contribue à la douleur chronique est l’inflammation. Des recherches ont montré que l’inflammation est un facteur clé dans le développement de la douleur chronique. Le diabète est associé à une inflammation chronique de bas grade dans tout le corps, pouvant entraîner des douleurs dans les articulations, les muscles et dans tout le corps, ainsi que des conditions comme l’arthropathie diabétique. De plus, les personnes diabétiques peuvent être plus susceptibles de souffrir d’autres conditions douloureuses, comme le pied de Charcot, qui peut causer une douleur sévère et une invalidité, ou encore la fibromyalgie, souvent associée à la douleur chronique.

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Le rapport à la douleur et les récepteurs de l’insuline

Pour tenter de comprendre cette relation, une étude utilisant un modèle de sensibilité thermique et tactile neuropathique induit par une constriction chronique du nerf sciatique chez des rats a été réalisée.

Les chercheurs ont comparé la période de récupération de l’hypersensibilité et la progression du diabète de type 2, en étudiant l’implication possible des récepteurs de l’insuline[1].

Les seuils nociceptifs (de perception de la douleur à la suite d’une stimulation persistante des récepteurs de la douleur) à la stimulation thermique et mécanique chez les rats résistants à l’insuline (ou RI) étaient inférieurs à ceux des rats non résistants à l’insuline (non IR) à 6 semaines. Après la constriction, l’hypersensibilité des rats RI a mis plus de temps à se rétablir.

La lésion nerveuse a accéléré la progression du diabète de type 2 chez les rats RI, montrant une hyperglycémie précoce, une hyperinsulinémie plus sévère, et une concentration plus élevée d’hémoglobine glyquée (HbA1c) six semaines après la constriction, par comparaison avec les rats résistants à l’insuline et non résistants à l’insuline non soumis à la douleur.

Les cellules immunoréactives aux récepteurs de l’insuline étaient situées dans le système nerveux central et les muscles squelettiques. L’expression des récepteurs de l’insuline était faible dans les muscles squelettiques des rats résistants à l’insuline non soumis à la douleur et encore réduite après la constriction.

Ainsi :

  1. Les rats résistants à l’insuline ont un seuil nociceptif plus bas.
  2. Les rats résistants à l’insuline avec une constriction nerveuse montrent une récupération retardée de l’hypersensibilité nociceptive.
  3. La présence de nociception accélère la progression du diabète de type 2 chez les rats résistants à l’insuline.

 

Cela suggère que la douleur chronique pourrait exacerber l’insulinorésistance et que l’expression réduite des récepteurs de l’insuline pourrait être un mécanisme commun entre l’insulinorésistance et l’hypersensibilité nociceptive.

Les blessures nerveuses chez les individus diabétiques pourraient accélérer le développement de l’insulinorésistance ; une expression réduite des récepteurs de l’insuline dans le muscle squelettique innervé par le nerf blessé en serait un des mécanismes sous-jacents.

Par conséquent, traiter la douleur chronique est essentiel pour améliorer la gestion du diabète et prévenir la progression de l’insulinorésistance et des complications associées.

 

Dr. Nguyen Phuong Vinh.

 

[1] Xu Zhai et al., « A Correlative Relationship Between Chronic Pain and Insulin Resistance in Zucker Fatty Rats: Role of Downregulation of Insulin Receptors », The Journal of Pain, Volume 17, Issue 4, April 2016, p. 404-413.

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