ACUPUNCTURE ET LONGEVITE
Longévité : Les troubles électrolytiques : les risques de la déminéralisation (1)
Avec l’âge, le système électrolytique, également appelé métabolisme minéral, a tendance à se dérégler.
Fonctionnement du système électrolytique
Les électrolytes sont des minéraux porteurs d’une charge électrique lorsqu’ils sont dissous dans un liquide, notamment le sang. Les électrolytes du sang (sodium, potassium, chlore et bicarbonate) régulent la fonction nerveuse et musculaire et maintiennent l’équilibre acidobasique, ainsi que l’équilibre hydrique[1]. En particulier, le sodium aide l’organisme à conserver des volumes de liquide normaux, car la quantité de liquide contenue dans un compartiment liquidien (cellule, espace entourant les cellules…) dépend de la concentration en électrolytes. En effet, si la concentration en électrolytes est élevée, du liquide entre dans ce compartiment, si elle est basse, du liquide sort. Ainsi, pour ajuster ses volumes liquidiens, l’organisme fait entrer ou sortir des électrolytes dans les cellules ou autour. Les reins contribuent eux aussi à la bonne concentration en électrolytes par la filtration, à l’issue de laquelle certains électrolytes manquants sont renvoyés dans le sang, tandis que ceux qui sont en excès sont excrétés dans l’urine.
Effets du vieillissement sur le système électrolytique
Avec l’âge, la densité minérale osseuse diminue progressivement. La densité osseuse évolue en effet au cours de la vie, atteignant son plus haut point entre 20 et 30 ans, puis se stabilisant entre 30 et 40 ans pour décroître ensuite, en particulier chez les femmes après la ménopause. La présence des minéraux dans l’organisme et la densité osseuse sont liées car : « La matrice osseuse, synthétisée par les ostéoblastes, est constituée d’une partie organique (constituée de collagène et autres protéines) et d’une partie minérale (calcium, sodium, potassium, magnésium…) qui confère à l’os sa dureté, sa résistance »[2]. Également, « La diminution des apports protéiques, et à un moindre degré d’autres carences en micronutriments, participent également à la déminéralisation osseuse. »[3]
D’une façon générale, la déminéralisation qui survient avec l’âge implique un risque :
- D’ostéoporose,
- De déchaussements dentaires,
- De calcifications anarchiques (« becs de perroquet » : ponts osseux entre deux vertèbres),
- De déshydratation.
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Mécanismes des pertes en électrolytes
L’ostéoporose est liée à la déminéralisation osseuse, causée par le vieillissement, le déficit en œstrogènes, la carence en vitamine D, ainsi que l’insuffisance d’apport en calcium, voire en phosphate et magnésium[4].
Les déchaussements dentaires liés à l’âge sont notamment provoqués par la perte osseuse, qui va conduire les dents à devenir mobiles et les gencives à se rétracter[5].
Les calcifications anarchiques (ostéophytes, excroissances osseuses au niveau des articulations) peuvent être une conséquence de l’arthrose, dégénérescence du cartilage qui se trouve remplacé par une prolifération osseuse ; l’arthrose survient majoritairement à partir de 40-50 ans et implique des facteurs de risque tels que la ménopause ou le surpoids[6] (outre les facteurs génétiques) ; les bénéfices d’une supplémentation[7] en cuivre indiqueraient un effet de ce métal sur l’enzyme superoxyde dismutase (qui inactive les radicaux libres).
La déshydratation liée à l’âge vient tout d’abord de ce que le rein âgé, pour éliminer une même quantité de déchets, consomme davantage d’eau. Pour maintenir l’équilibre hydrique, une personne âgée doit donc boire plus. La perte des protéines musculaires entraîne elle aussi une perte en eau intracellulaire et extracellulaire, la personne âgée ayant donc moins de réserves en eau. Or, si d’un côté la déshydratation entraîne la perte d’électrolytes tels que le sodium, le potassium, le chlorure et le bicarbonate, d’un autre côté, la perte d’électrolytes (notamment le sodium) liée à l’âge contribue à la déshydratation[8].
On voit donc à quel point le métabolisme électrolyte est important pour la bonne santé de la personne âgée et l’intérêt qu’il y a à chercher des traitements palliant les déséquilibres en électrolytes.
[1] James L. Lewis III, « Présentation des électrolytes », Manuel MSD, septembre 2021, https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-hormonaux-et-m%C3%A9taboliques/%C3%A9quilibre-%C3%A9lectrolytique/pr%C3%A9sentation-des-%C3%A9lectrolytes
[2] Pr. K. Mesghouni, « La déminéralisation osseuse », République Algérienne Démocratique et Populaire, Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Université de Constantine 3, Sémiologie ostéoarticulaire, 2019-2020, http://univ.ency-education.com/uploads/1/3/1/0/13102001/semio3an-demineralisation_osseuse2020mesghouni.pdf
[3] Véronique Breuil et Liana Euler Ziegler, « Nutrition et vieillissement osseux : L’ostéoporose », Nutrition Clinique et Métabolisme, vol. 18, no 4, décembre 2004, p. 212-218.
[4] Marcy B. Bolster, « Ostéoporose », Manuel MSD, septembre 2022, https://www.msdmanuals.com/fr/professional/troubles-musculosquelettiques-et-du-tissu-conjonctif/ost%C3%A9oporose/ost%C3%A9oporose
[5] James T. Ubertalli, « Parodontite », Manuel MSD, mai 2022, https://www.msdmanuals.com/fr/professional/troubles-dentaires/parodontopathies/parodontite
[6] A. Courties et J. Sellam, « Obésité et arthrose, du lien mécanique au lien métabolique », Revue Obésité, décembre 2015, Volume 10, Issue 4, p. 277-282.
[7] F. Pillon et F. A. Allaert, « Arthrose, le rôle des compléments alimentaires dans la prévention et la diminution de la douleur », Actualités pharmaceutiques, vol. 52, no 526, 2013, p. 41-43.
[8] Lynn E. Schlanger, James Lynch Bailey et Jeff M. Sands, « Electrolytes in the Aging », Adv Chronic Kidney Dis., juillet 2010, 17(4), p. 308–319 ; B. J. Rolls, P. A. Phillips, « Aging and disturbances of thirst and fluid balance », Nutr Rev., 1990 Mar, vol. 48, no 3, p. 137-44.