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La résistance à l’insuline (10) Les douleurs en tout genre et les bénéfices de l’acupuncture (4)

Le lien entre spondylarthrose et résistance à l’insuline

La spondylarthrose (ou spondylarthrite) et la résistance à l’insuline sont deux conditions médicales interconnectées de manière complexe[1]. Une étude récente présentée au congrès virtuel de l’EULAR (European League Against Rheumatism)[2] a mis en lumière cette relation en comparant la prévalence de la résistance à l’insuline chez des patients atteints de spondylarthrite et des sujets contrôles.

 

Données clés de l’étude

  1. Population de l’étude :
    • Nombre de Participants : 577 sujets (306 patients atteints de spondylarthrite et 271 contrôles).
    • Évaluation de la résistance à l’insuline : Utilisation de l’indice HOMA (Homeostasis Model Assessment of Insulin Resistance) ainsi que des taux circulants d’insuline et de C-peptide.
  2. Résultats de l’étude :
    • Taux d’insuline et de C-peptide : Les patients atteints de spondylarthrite présentaient des taux sériques d’insuline et de C-peptide significativement plus élevés que les sujets contrôles.
    • Indice HOMA : Il était plus élevé chez les patients atteints de spondylarthrite, indiquant une résistance à l’insuline accrue.
    • Facteurs de risque : Ces différences persistent même après ajustement pour les facteurs de risque conventionnels (indice de masse corporelle, troubles lipidiques, âge, hypertension, prise de corticoïdes).
  3. Impact de l’activité de la maladie :
    • Scores de la maladie : Les scores couramment utilisés pour évaluer la maladie, ASDAS-CRP (Ankylosing Spondylitis Disease Activity Score C-Reactive Protein), BASFI (Bath Ankylosing Spondylitis Functional Index) et BASMI (Bath Ankylosing Spondylitis Metrology Index) sont positivement corrélés à la résistance à l’insuline.

 

Facteurs communs et interactions

 

Les résultats fournis par ce type d’étude sont explicables par différents facteurs, à explorer plus avant, mais qui permettent déjà de mettre en place des mesures de suivi :

 

  1. Inflammation :
    • La spondylarthrose est associée à une inflammation chronique, qui peut aggraver la résistance à l’insuline. Les cytokines pro-inflammatoires (comme le TNF-alpha et l’IL-6) peuvent interférer avec l’action de l’insuline.
  2. Médicaments :
    • Les traitements pour la spondylarthrite, tels que les corticostéroïdes, peuvent induire une résistance à l’insuline. Les anti-TNF utilisés pour traiter la spondylarthrite peuvent également affecter la sensibilité à l’insuline de manière variable.
  3. Mode de vie et facteurs de risque commun :
    • Les patients atteints de spondylarthrite peuvent avoir un mode de vie plus sédentaire, augmentant le risque de résistance à l’insuline. L’obésité, un facteur de risque commun, peut exacerber à la fois la résistance à l’insuline et les symptômes de la spondylarthrite.

[1] Dr Philippe Mauclet, « La spondylarthrite favorise la résistance à l’insuline », 28 juillet 2020, Ortho-Rhumato, https://www.ortho-rhumato.be/fr/actualites/medical/la-spondylarthrite-favorise-la-resistance-a-l-rsquo-insuline.html#:~:text=La%20résistance%20à%20l%27insuline%20est%20caractérisée%20par%20une%20réponse,ou%20au%20lupus%20érythémateux%20systémique.

[2] Juan Carlos Quevedo-Abeledo et al., « Insulin resistance in non-diabetes patients with spondylo-arthritis”, juin 2020, Annals of the Rheumatic Diseases, n°79 (Suppl 1), p. 752.2-753.

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Gestion et prévention

A côté du suivi ordinaire de la spondylarthrite, la prise en compte du lien avec la résistance à l’insuline peut donc permettre de prendre des mesures spécifiques.

 

  1. Activité physique : L’exercice régulier (à adapter aux capacités physiques de chaque patient) peut aider à réduire l’inflammation et à améliorer la sensibilité à l’insuline.
  2. Régime alimentaire : Une alimentation équilibrée et riche en nutriments anti-inflammatoires peut aider à gérer les deux conditions. Voici quelques-uns des principaux nutriments connus pour leurs propriétés anti-inflammatoires :
  • Oméga-3: Ces acides gras essentiels, que l’on trouve principalement dans les poissons gras comme le saumon, le maquereau, les sardines, ainsi que dans les graines de lin, les noix et les huiles de poisson, sont connus pour réduire l’inflammation.
  • Curcumine: Un composé actif du curcuma, la curcumine possède de puissantes propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes.
  • Antioxydants: Les vitamines C et E, ainsi que le bêta-carotène, présents dans de nombreux fruits et légumes, aident à combattre l’inflammation en neutralisant les radicaux libres.
  • Polyphénols: Présents dans le thé vert, les baies, le chocolat noir et le vin rouge, les polyphénols ont des effets anti-inflammatoires et antioxydants.
  • Flavonoïdes: Ces composés, trouvés dans les agrumes, les baies, le thé, et le cacao, aident à réduire l’inflammation et à améliorer la santé cardiovasculaire.
  • Fibres: Une alimentation riche en fibres, provenant de fruits, légumes, légumineuses et grains entiers, peut aider à réduire les niveaux de l’inflammation dans le corps.
  • Probiotiques: Les aliments fermentés comme le yaourt, le kéfir, la choucroute et le kimchi favorisent une flore intestinale saine, ce qui peut aider à réduire l’inflammation.
  • Vitamines et minéraux:
    • Vitamine D: Aide à réguler la réponse immunitaire et à réduire l’inflammation. Elle peut être obtenue par l’exposition au soleil, les poissons gras et les suppléments.
    • Zinc: Un minéral essentiel qui joue un rôle dans la modulation de la réponse immunitaire et la réduction de l’inflammation.
    • Magnésium: Présent dans les noix, les graines, les légumes à feuilles vertes, il aide à réduire l’inflammation.
  1. Contrôle médical : Un suivi régulier avec des professionnels de santé pour gérer les médicaments et surveiller les niveaux de glucose sanguin est essentiel.

 

Bien que la spondylarthrose et la résistance à l’insuline soient des conditions distinctes, elles partagent des liens importants via l’inflammation chronique, les traitements médicamenteux et des facteurs de risque communs. D’où l’importance de surveiller et de traiter la résistance à l’insuline chez les patients atteints de spondylarthrite pour améliorer leur qualité de vie et prévenir les complications métaboliques.

 

Dr. Nguyen Phuong Vinh.

 

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