Les douleurs en tout genre et les bénéfices de l’acupuncture (5)
Les liens entre polyarthrite rhumatoïde et insulinorésistance
La polyarthrite rhumatoïde (PR) et l’insulinorésistance (IR) sont deux conditions médicales distinctes, mais, de même que la spondylarthrite et l’insulinorésistance, elles peuvent interagir de manière significative. Voici un exposé synthétique des relations entre la PR, l’IR et le diabète, ainsi que l’impact des traitements de la PR sur le diabète et l’insulinorésistance.
Inflammation et insulinorésistance
La PR est caractérisée par une inflammation systémique chronique, notamment due à des cytokines pro-inflammatoires comme le tumor necrosis factor α (TNF-α) et l’interleukine-6 (IL-6). Ces cytokines jouent un rôle central dans la pathogenèse de la PR et peuvent également interférer avec la signalisation de l’insuline, contribuant ainsi à l’insulinorésistance.
Le stress oxydatif élevé dans la PR et l’IR endommage les cellules, perturbant la production et l’utilisation de l’insuline.
Prévalence du diabète de type 2
Les personnes atteintes de PR ont une prévalence plus élevée de diabète de type 2. Les facteurs de risque communs incluent l’obésité et un mode de vie sédentaire, exacerbant l’inflammation et l’insulinorésistance.
La PR peut également augmenter le risque de syndrome métabolique, qui comprend des conditions comme l’obésité abdominale, l’hyperglycémie, l’hypertension et les dyslipidémies.
Impact des traitements de la PR sur l’insulinorésistance
Certains traitements de fond de la PR peuvent influencer positivement ou négativement les paramètres glucidiques :
- Hydroxychloroquine et méthotrexate : Ces médicaments semblent améliorer les paramètres glucidiques chez les patients atteints de PR.
- Inhibiteurs du TNF-α, de l’IL-1β et de l’IL-6 : Ces traitements biologiques, en réduisant l’inflammation, peuvent également améliorer la sensibilité à l’insuline et diminuer l’insulinorésistance.
- Corticostéroïdes : Bien qu’efficaces pour réduire l’inflammation et les symptômes de la PR, les corticostéroïdes, surtout lorsqu’ils sont utilisés sur une longue période, peuvent avoir des effets négatifs sur l’index glycémique et augmenter le risque de diabète.
- Contactez-nous au 01 45 25 35 14
- Écrivez-nous
- 224 Avenue du Maine Paris, 14ème
Gestion des comorbidités
L’amélioration de la gestion de la PR pousse les rhumatologues à se concentrer davantage sur les comorbidités, notamment le diabète[1]. Il est essentiel de dépister et de traiter les facteurs de risque cardiovasculaire chez ces patients, car le choix du traitement de fond peut avoir un impact direct sur le métabolisme glucidique.
La polyarthrite rhumatoïde et l’insulinorésistance sont interconnectées principalement par des mécanismes inflammatoires et métaboliques. La gestion efficace de l’inflammation dans la PR peut potentiellement améliorer l’insulinorésistance et vice versa. Une approche multidisciplinaire impliquant :
- La gestion de l’inflammation, y compris par :
- L’arrêt du tabac (qui aggrave l’inflammation et la progression de la PR),
- La limitation de la consommation d’alcool,
- Une alimentation riche en fruits, légumes, poissons gras (sources d’oméga-3), noix et graines ; la limitation des aliments transformés, des sucres ajoutés et des graisses saturées,
- La prise de certains suppléments comme les oméga-3, la vitamine D, et les probiotiques,
- L’amélioration de l’activité physique ;
- La surveillance des traitements médicamenteux est essentielle pour les patients atteints de ces deux conditions.
Acupuncture
L’acupuncture est également recommandée pour limiter les douleurs liées à la PR. En médecine traditionnelle chinoise, le diagnostic pour la PR prend en compte les symptômes spécifiques et les facteurs pathogènes impliqués :
- Vent-Humidité-Froid : Caractérisé par des douleurs migratoires, exacerbées par le froid et l’humidité.
- Chaleur-Humidité : Caractérisé par des articulations rouges, chaudes et douloureuses, souvent avec une sensation de lourdeur.
- Stagnation du Sang : Associée à des douleurs fixes, aiguës et souvent nocturnes.
Les points suivants peuvent être utilisés en fonction des symptômes et des diagnostics spécifiques :
- Points pour soulager la douleur et l’inflammation
- GI4 (Hegu) : soulage la douleur.
- E36 (Zusanli) : renforce le Qi (énergie).
- Rt9 (Yinlingquan) : régule la Rate.
- Points pour améliorer la circulation du Qi et du sang
- V17 (Geshu) : favorise la circulation du sang.
- F3 (Taichong) : régule le Qi du foie (point très sensible chez les personnes qui consomment trop d’alcool).
- Points pour disperser les facteurs pathogènes
- VG14 (Dazhui) : renforce l’immunité.
- VB20 (Fengchi) : élimine la chaleur
Dr. Nguyen Phuong Vinh.
[1] Julia Nicolau, Thierry Lequerré, Hélène Bacquet, Olivier Vittecoq, « Polyarthrite rhumatoïde, insulino-résistance et diabète », Revue du Rhumatisme, Volume 84, Issue 1, January 2017, p. 17-22.