ACUPUNCTURE ET LONGEVITE
Longévité : Incontinence urinaire (4)
Traitement
L’incontinence se traite efficacement, même à un âge avancé. Le traitement peut consister en :
- Médicaments,
- Exercices physiques,
- Rééducation comportementale,
- Aménagement de l’environnement,
- Electrostimulation,
- Chirurgie,
- Approche alimentaire.
L’infection des voies urinaires (IUV) se traite, quant à elle, de façon médicamenteuse.
Médicaments :
Infection urinaire
- En cas d’IVU non compliquée (cystite) : antibiotique à spectre étroit, comme la triméthoprime ; 3 jours chez la femme et 7 jours chez l’homme ;
- En cas d’IVU compliquée (pyélonéphrite) : antibiotique à bonne pénétration tissulaire, comme la lévofloxacine, avec l’amoxicilline-acide clavulanique en alternative si la lévofloxacine est contre-indiquée (fréquent chez la personne très âgée)[1]; la durée de traitement est de 7 jours chez la femme et de 14 à 28 jours chez l’homme ;
- Dans la prostatite et l’orchi-épididymite : un traitement antibiotique est également toujours recommandé, à base d’une quinolone en première intention, de type la lévofloxacine ; la durée du traitement est de 10 jours pour l’orchi-épididymite, et est prolongée à 28 jours en cas de prostatite ;
Incontinence urinaire
- Anticholinergiques : préférer ceux qui ne passent pas la barrière hémato-encéphalique (trospium chloride, solifenacine, fesoterodine) ; mais il y a un risque de confusion et de rétention ; débuter à faible posologie et évaluer à une semaine, puis entre 6 et 12 semaines (tout en proscrivant les autres médicaments aux propriétés anti-cholinergiques) ;
- Hormonothérapie locale chez la femme âgée (amélioration de la nycturie, de l’urgenturie et du sommeil) ;
- Toxine Botulique intra-détrusorienne : indiquée pour l’hyperactivité vésicale idiopathique après échec d’un traitement de 3 mois d’anticholinergiques, mais risque de rétention urinaire augmentant avec l’augmentation des doses.
- Contactez-nous au 01 45 25 35 14
- Écrivez-nous
- 224 Avenue du Maine Paris, 14ème
Aménagement de l’environnement[2] :
- Signalisation indicée des toilettes et adaptation du siège (plus élevé ou barres de soutien) ;
- Accessibilité des toilettes ;
- Habits adaptés faciles à ôter.
Rééducation comportementale :
- Mictions programmées :
- Incitation verbale à la miction avec aide (démence lourde) ;
- Reprogrammation mictionnelle : schéma individualisé basé sur les habitudes mictionnelles, à l’initiative du patient ou miction à heures fixes, toutes les 2 à 4 heures.
- Apprentissage d’une miction complète.
Electrostimulation tibiale postérieure
- A domicile ou en institution, voie transcutanée, 20 minutes par jour, 3 mois.
Exercices
Dans l’incontinence urinaire d’effort chez la femme âgée comme chez l’homme âgé (après une chirurgie de la prostate), il faut une rééducation périnéale :
- Si les fonctions cognitives le permettent (compréhension des consignes),
- Si estimé non invasif par les patientes,
- Environ 10 séances, 1 à 2 séances par semaine (ne pas continuer après 15 séances si inefficace).
Pratiquer également la rétroaction biologique : apprendre aux patients à contrôler certaines réponses physiologiques telles que la respiration et la fréquence cardiaque.
Chez la femme, on peut également renforcer les muscles pelviens grâce aux exercices de Kegel[3].
Chirurgie
Dans l’incontinence urinaire d’effort chez la femme âgée tout comme chez l’homme âgé (post-chirurgie de la prostate), on peut poser :
- Une bandelette sous urétrale ;
- Des ballons et injections (au collagène) périurétrales ;
- Un sphincter artificiel.
Chez l’homme, il est aussi possible de porter un étui pénien.
S’il y a des problèmes de rétention mêlés à l’incontinence, on peut pratiquer des autosondages intermittents ou porter une sonde à demeure nocturne et faire des hétérosondages dans la journée. En cas de nycturie (être réveillé plus d’une fois par nuit par le besoin d’uriner), qui est liée à la perte du rythme circadien de l’ADH (hormone anti-diurétique) doublée d’une augmentation globale de la diurèse (quantité d’urine éliminée), on peut prescrire une prise de desmopressine (analogue synthétique de l’hormone antidiurétique).
Dr. Nguyen Phuong Vinh.
[1] CBIP, « Infection des voies urinaires chez la personne âgée », Folia Pharmacotherapeutica, juillet 2021, https://www.cbip.be/fr/articles/3642.pdf?folia=3637&version=long
[2] Dr. Marianne de Sèze, « Spécificités gériatriques des troubles vésico-sphinctériens », Diplôme Universitaire d’Urodynamique/CHU Bichat, février 2018, http://www.urobichat.fr/file/medtool/webmedtool/urobtool01/botm0147/pdf00001.pdf
[3] Agence de Santé Publique du Canada, « Les aînés et le vieillissement – incontinence », décembre 2006, https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/vie-saine/votre-sante-vous/aspect-medical/aines-vieillissement-incontinence.html