Déshydratation liée à l’âge

Certains organes du corps humain contiennent proportionnellement beaucoup d’eau, comme le cerveau ou les poumons (80%), quelques organes contenant en outre l’essentiel de l’eau du corps, ainsi de la masse maigre (surtout les muscles), qui contient entre 70 et 80% de cette eau. Mais plus exactement, les 2/3 (environ 25l) de l’eau du corps se trouvent dans les cellules, tandis que le reste se trouve dans le plasma (5l) et dans les liquides qui baignent les tissus (10l).

A un niveau global, c’est le rein qui maintient l’équilibre de la balance hydrique, en adaptant la concentration de l’urine en fonction de l’eau disponible dans le corps et utilisable (salive, suc gastrique, bile, suc pancréatique, sécrétions intestinales, sang). A un niveau plus précis, ce sont les électrolytes (minéraux porteurs d’une charge électrique lorsqu’ils sont dissous dans un liquide) qui permettent d’équilibrer la présence de l’eau dans le corps, car c’est en fonction de la concentration des liquides organiques en électrolytes que le liquide entre ou sort des compartiments intracellulaires ou extracellulaires. Lors de la filtration rénale, certains électrolytes manquants sont renvoyés dans le sang, tandis que ceux qui sont en excès sont excrétés dans l’urine[1].  

Or, avec l’âge, le rein peine à éliminer les déchets et consomme davantage d’eau, si bien qu’une personne âgée doit boire plus.

En outre, la masse musculaire diminue de 15% entre 35 et 85 ans (surtout à partir de 40 ans chez les hommes et de 50 ans chez les femmes), ce qui entraîne la perte de l’eau contenue dans les protéines musculaires et autour des tissus, la personne âgée ayant donc moins de réserves en eau et la concentration électrolytique (sodium, potassium, chlorure et bicarbonate) diminuant[2].

Enfin, la perte d’eau liée aux diarrhées, vomissements, diurétiques (en lien avec des traitements médicamenteux) entraîne elle aussi une perte d’électrolytes (notamment le sodium) et augmente la déshydratation[3]. A tout ceci s’ajoute la perte de la sensation de soif et la crainte de l’incontinence.

On distingue la déshydratation intracellulaire (perte de l’eau intracellulaire vers les compartiments extérieurs aux cellules) ; elle peut être causée par une consommation insuffisante en liquide, des problèmes rénaux (hypercalcémie, acido-kétose) ou des pertes extra-rénales (vomissements, diarrhée, transpiration) / et la déshydratation extracellulaire, qui est causée par la perte en sodium, entraînant une perte en eau ; les traitements diurétiques en sont la cause principale, mais ce peut être également le diabète mellitus, une insuffisance rénale aiguë ou chronique[4].