Reflux Gastro-Œsophagien (RGO) du nourrisson (1) : Définition.

Reflux Gastro-Œsophagien (RGO) du nourrisson

une grande partie des familles dès les premiers mois de vie. Bien que souvent bénin et transitoire, il peut devenir une source de préoccupation importante lorsqu’il interfère avec le confort, la santé et le développement du bébé. En outre, il peut avoir des conséquences au-delà de la toute petite enfance sur la santé de l’enfant (affaiblissement de l’immunité en lien avec l’inflammation du système digestif) et sur son rapport à l’alimentation (appréhensions, sélectivité des aliments…). Parmi les principales causes identifiées, l’allergie aux protéines de lait de vache (APLV) joue un rôle essentiel, probablement très sous-estimé, dans les cas de RGO dit pathologique. Cet article propose une vue d’ensemble sur le contexte médical du RGO chez les bébés, en tenant compte du rôle central de l’APLV, ainsi que sa prévalence et son coût social.

 

Comprendre le RGO chez les nourrissons

 

Le reflux gastro-œsophagien (RGO) se définit par la remontée du contenu gastrique (aliments, liquides, acides) dans l’œsophage. Ce phénomène est fréquent chez les nourrissons et on dit qu’il peut être physiologique ou pathologique, même si cette distinction désigne surtout une différence de degré. Si le RGO physiologique serait lié à une immaturité digestive considérée comme « normale », le RGO pathologique serait associé à des facteurs aggravants, notamment l’allergie aux protéines de lait de vache (APLV).

 

Physiologie du RGO chez les bébés

  • Immaturité digestive : Chez les nouveau-nés et nourrissons, le système digestif est encore en développement :
  • Le sphincter œsophagien inférieur, qui permet normalement de contenir le contenu gastrique, est immature et présente souvent une petite faiblesse transitoire, mais ce phénomène demeure secondaire dans le mécanisme du reflux.
  • La posture principalement allongée des bébés (les bébés qui ont du reflux doivent être verticalisés le plus possible et leur matelas éventuellement incliné) et la petite taille de leur estomac favorisent mécaniquement les régurgitations (il importe donc d’essayer de reproduire, en cas d’alimentation aux laits maternisés, le rythme naturel de l’allaitement : petites quantités fréquentes, en restant toujours un peu au-dessous de la contenance de l’estomac du bébé à un âge donné).
  • RGO lié à l’APLV : L’allergie aux protéines de lait de vache est une cause fréquente et souvent méconnue de RGO chez les nourrissons. L’APLV déclenche ou augmente l’inflammation de la muqueuse digestive, ce qui aggrave le reflux en altérant la fonction normale de l’estomac et de l’œsophage. L’APLV peut se manifester aussi bien à l’ingestion de lait maternisé (industriel) que via le lait maternel (une éviction des protéines de lait de vache – et non pas du lactose, qui est un sucre quand c’est essentiellement la protéine caséine qui pose problème – et aux allergènes dits croisés peut alors être pise en place par la mère allaitante).

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Différenciation standard entre RGO physiologique et pathologique

 

– RGO dit physiologique (plus exactement le RGO à un faible degré) :

 – Présent chez 40 à 50 % des nourrissons dans les 3 premiers mois de vie.

 – Se manifeste par des régurgitations fréquentes mais sans douleur manifeste ni complications (bébé calme, croissance normale). Ces régurgitations ne sont pas nécessairement extérieures, le bébé remâchant et ravalant souvent le lait remonté jusqu’à sa bouche.

– Les symptômes associés caractéristiques sont : le nez encombré, les ronflements la nuit ou lors des siestes, les éternuements fréquents sans rhume connu, les hoquets récurrents après les repas, les rots en série, la voix éraillée (les remontées acides attaquant les voies respiratoires hautes), le mâchonnement (le bébé mâche et ravale les petites remontées alimentaires, sans les régurgiter totalement), l’eczéma.

– Le RGO à faible degré s’améliore en quelque sorte spontanément avec l’évolution du microbiote intestinal (notamment en cas d’allaitement, qui fournit des prébiotiques), souvent vers 12 à 18 mois, même si des RGO non traités peuvent se calmer et être redéclenchés avec une intensification de la diversification.

 

– RGO pathologique ou maladie de reflux gastro-œsophagien (MRGO) :

– Présent chez au moins 5 à 10 % des nourrissons (probablement chez beaucoup plus, peu de médecins pédiatres étant formés à ce type de problèmes), le RGO dit pathologique (en fait l le RGO à un degré plus important) est souvent lié à des facteurs comme l’APLV.

– Symptômes sévères : douleurs, pleurs incessants, irritabilité, refus de manger, retard de croissance, troubles respiratoires (nez constamment encombré, toux chronique, bronchites, apnées, infections liées à une immunité affaiblie en raison du microbiote défaillant), eczéma important.

– Nécessite une prise en charge spécifique (essentiellement alimentaire et naturelle, au-delà du symptôme aigu de l’œsophagite, à soigner en priorité, car le bébé souffre souvent trop au passage de liquide par l’œsophage pour continuer à s’alimenter).

 

Les études menées sur ces sujets suggèrent que le RGO du nourrisson, tout comme ce que l’on nomme improprement « coliques » du nourrisson, serait simplement un type spécifique de manifestation d’une dysbiose intestinale, en lien avec la transmission au bébé du microbiote intestinal familial.

 

Dr. Nguyen Phuong Vinh.

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